“Nous présentons nos excuses pour les lois et les politiques des parlements et gouvernements successifs qui ont infligé une peine, une douleur et une perte profondes à nos compatriotes australiens.
…
Pour la douleur et les souffrances subies par ces générations volées, leurs descendants et leurs familles, nous demandons pardon.
…
Aux mères et pères, aux frères et soeurs, pour avoir séparé des familles et des communautés, nous demandons pardon.
…
Et pour l’atteinte à la dignité et l’humiliation infligées à un peuple fier de lui-même et de sa culture, nous demandons pardon.
…
Les injustices du passé ne doivent jamais, jamais se reproduire.
…
Pour l’avenir, nous nous engageons, nous décidons que cette nouvelle page de l’histoire de notre grand continent peut maintenant être écrite.
Nous faisons aujourd’hui ce premier pas en reconnaissant le passé et en allant vers un avenir qui englobera tous les Australiens.”
Ces mots ont été prononcés par Kevin Rudd, Premier Ministre, au nom de l’Etat Australien.
C’était ce mercredi à Canberra devant le parlement. Un millier d’Aborigènes étaient rassemblés pour assister à ce moment historique. Ce discours a été retransmis dans les grandes villes de l’Australie sur des écrans géants pour que la foule puisse entendre ce message de réconciliation espéré depuis des années.
Les premiers ministres précédents avaient toujours refusé de demander pardon. Mr Kevin Rudd a évoqué le tord fait à la culture aborigène et à ses enfants.
Entre 1910 et 1970, des milliers d’entre eux, soit environ 1/3 des enfants, ont été retirés à leur famille afin de les assimiler et de leur voler leur héritage culturel.
Aujourd’hui, seulement 455.000 aborigènes vivent encore sur leur sol natal, 2% de la population australienne. Leur espérance de vie est de 17 ans inférieure à celle d’un australien non aborigène. Ils sont marginalisés et défavorisés.
J’espère qu’après un tel discours, Mr Kevin Rudd aura à cœur de mettre en application une véritable politique de réconciliation pour qu’au-delà des mots ce peuple puisse enfin retrouver sa place.
Il y a des évènements qui marquent une vie, je suis contente d’avoir été témoin de celui là, même de loin. La nature humaine me désespère souvent, mais aujourd’hui je suis heureuse de voir que certains hommes sont capables de faire bouger les choses.
Et si on se mettait à rêver ?
Rêver que le prochain président des Etats-Unis demande pardon au Peuple Indien.
Rêver que les atrocitées commises par l’armée américaine, ne soient plus considérées comme des victoires militaires, mais bien comme de la persécution ethnique.
Je pense entre autre, car la liste est longue, au massacre de Wounded Knee Creek où 106 hommes et 252 femmes et enfants ont été massacrés alors que les guerriers avaient déposé les armes et que ces gens s’étaient réunis autour du drapeau blanc, symbole de paix.
Relisez les mots de ce discours, au milieu du flot de mauvaises nouvelles, elles ne peuvent que redonner de l’espoir.
Et continuons d’espérer … à force, il y aura peut être un jour des K. Rudd qui oseront se lever pour demander pardon aux peuples persécutés.
Source : France2