Hier soir, rassemblement pour la fête du canton, saltimbanques en tous genre, pros et amateurs … bref une super soirée.
il était 1h du matin, on avait rangé le gros du matériel, les bords de l’eau n’étaient plus animés ni illuminés. Tout le monde était fatigué.
Jeff a fini de ranger avec le reste de l’équipe et j’ai rejoint ma voiture avec mes trois loustics, Thomas dormait sur mon dos. Une fois dans la voiture, impossible de démarrer. Alors, avec un jeune qui m’accompagnait, on décide de la faire descendre de l’herbe car elle était penchée. Impossible … et là ….. je vérifie que le frein à main est desserré … oui c’est bon …. je regarde le contact, bouge un peu ma clef …. et là, sans que je sache pourquoi, alors que je me retournais pour pousser de nouveau …. la voiture a démarré, à fond. Les enfants attachés derrière et moi … accrochée à la portière.
Marche arrière en tournant, la voiture a fait demi tour sur la route sans que je puisse la retenir. J’ai pensé à l’eau qui n’était pas loin, j’ai pensé aux enfants coincés derrière qui criaient, j’ai pensé à sauter dans la voiture et j’ai attrapé le frein à main et pendant des secondes qui m’ont parue interminables, la voiture a continué sa route en me trainant, mais je ne voulait pas la lacher.
Enfin elle a calé et s’est arretée …. j’étais tétanisée sur le frein à main. J’ai fait sortir les enfants et les ai mis à l’abri. Et puis, on s’est réconforté mutuellement. Maman, maman tu vas bien … oui oui et vous ça va … tout le monde va bien ? … allez c’est fini, ça va aller maintenant.
J’ai mis quelques minutes à me remettre de tout ça. Incapable de reprendre le volant. On se serrait tous, tellement on avait eu peur.
Après quelques instant, personne à l’horizon, nous sommes partis. J’avais mal dans les jambes et le chemin du retour s’est fait dans le silence.
Une fois rentrés, j’ai fait parler les enfants, je les ai rassurés, j’ai souri, j’ai réussi à les faire sourire, on a pris un chocolat chaud et puis tout le monde est parti au lit épuisé.
Je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit, je revoyais la scène … ce matin en me levant, mes jambes sont couvertes de bleus, l’épaule et la poitrine un peu endolorie …
mais nous sommes tous là …
Et je n’ai pas envie de remonter dans ma voiture.
